les armes de la critique

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Présentation du blog

Classé dans : Non classé — 27 juin, 2009 @ 8:50

Le présent blog vise à réfléchir aux événements et questions d’actualité présentés par les faits et discours politiques ou économiques. Il émane d’un socialiste libertaire déjà bien rassis (65 ans), ex-militant syndical (CFDT puis CGT), chroniqueur au Monde Libertaire, intervenant dans http:/divergences.be. Il s’agit de décrypter les choses et d’en dégager la ligne générale derrière les discours plus ou moins mensongers et les pratiques réelles. L’auteur s’appuie sur sur une dizaine d’ouvrages de sciences sociales qu’il a pondus (sans succès) et sur sa bonne vieille expérience d’homme engagé. Le blog reprend  la vieille idée de Marx: substituer à la critique par les armes, les armes de la critique. tant pis si ses propos finiront dans la « critique rongeuse des souris ». L’auteur est un vieux disciple de Proudhon.

La destruction de la Sécurité sociale

Classé dans : politique — 26 novembre, 2024 @ 8:28

La Sécurité sociale française a été fondée en octobre 1945 dans le sillage du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Il fut instauré un régime général de retraite par répartition et les dépenses de santé furent mutualisées dans un organisme national qui étaient gérés par des représentants des cotisants et salariés pour l’essentiel de la population (la Sécu a été refusée par, notamment, les artisans, les commerçants et les curés).
Ce fut une grande victoire sociale et un des éléments majeurs de l’Etat-providence à la française. Las, des vers figuraient dans le fruit, ce que nous allons voir surtout pour la branche maladie. La Sécu n’a rien enlevé au corps médical, très libéral, ni aux patients. On obtint donc une socialisation des dépenses et une privatisation des gains (médecins, cliniques, labos) ; la Sécu fonctionnait à guichets ouverts à toute demande. Bref, on a réussi le tour de force d’avoir à la fois le pire libéralisme et une grande protection socialisée. La mutualisation était obligatoire pour chaque personne au statut de salarié, ce qui est tout à fait contraire aux principes d’une mutuelle. Les représentants étaient élus mais sur des listes dressées par les syndicats, ce qui permit de beaux truquages (surtout à FO) et surtout une représentation des intérêts syndicaux et non des cotisants. C’était que l’époque se situait du côté des étatistes. Enfin, cependant les salariés furent garantis contre la maladie et pour leur retraite par répartition. Salariés et patrons cotisaient ensemble pour assurer cela. L’énorme masse d’argent, trop gérée par les syndicats, échappait à la voracité du capital, qui, ailleurs, profita des fonds de retraite par capitalisation. Celle-ci est une horreur sociale, car elle assujettit les salariés au capitalisme au lieu de conserver une opposition et une équilibration des forces entre la classe patronale et la classe ouvrière dont les intérêts sont supposés convergents dans la capitalisation, du reste, comme l’intéressement et la participation. Naturellement, cette masse d’argent suscita des convoitises néolibérales et étatiques. Or, cet argent devait rester dans les mains des cotisants tout simplement parce que c’est le leur en tant que salaire différé. Faudrait quand même respecter la propriété dans le monde libéral, fouchtra !?
Un premier coup de poignard dans le dos fut les ordonnances de 1959 qui enlevèrent la gestion de la sécu aux syndicats pour en quelque sorte commencer de l’étatiser. Le gouvernement avait compris qu’il devait maîtriser la dépense. Et, ensuite, les technocrates et politiciens imaginèrent que pour accélérer cette diminution, il fallait, d’après eux, rabaisser l’offre, d’où un fort affaissement du numerus clausus, ce qui aida beaucoup l’apparition de « déserts médicaux » en France.
Ensuite, le pouvoir, quel qu’il soit, socialiste ou libéral, avec sa technocratie énarchique, inventa la T2A (tarification l’activité, en 2004 avec le plan Hôpital 2007), mode unique de tarification pour le privé (cliniques) et le public (hôpitaux). L’idée officielle était de standardiser la tarification des actes et el mode de financement (les actes), et la cachée était de mettre de la concurrence entre les deux secteurs. Les technocrates ne virent pas qu’il y avait des malades relevant simultanément de plusieurs spécialités, des cas complexes et graves ne pouvant être cernés par une approche purement quantitative, gestionnaire et financière. Dès lors, la concurrence était faussée en faveur des cliniques (quand on est énarque, on ne peut pas penser à tout en plus de la dépense) : elles prirent le marché des cas faciles et juteux, alors que les hôpitaux eurent les autres, plus les charges de formation et de recherche et les coûteux investissements comme les scanners (CHU), non rémunérées par la T2A (ce qui n’était pas le cas avec l’antérieure dotation globale accordée aux Hôpitaux). Mais, ce n’est pas tout. Soucieux de combler le fameux trou de la Sécu, les gouvernants eurent l’idée de trafiquer les tarifs en les abaissant, ce qui amena une course folle à la multiplication des actes et donc augmenta les dépenses souvent peu utiles comme la mode des opérations de la cataracte (souvent en plus avec des ophtalmologues importés, notamment de Tunisie, sous-payés, ce qui s’est généralisé faute de docteurs français, par suite du numerus clausus et des trop faibles rémunérations publiques). Pour ce faire, il y avait déjà l‘ONDAM (Objectif national de Dépenses de l’Assurance Maladie, 1996, objectif maximum fixé par la LFSS, loi de finance de la Sécurité sociale). L’astuce, typiquement fiscariote et gestionnaire, était de faire diminuer le prix des actes, pour obtenir des économies ; ânerie puisque pour compenser le nombre d’actes, les hôpitaux augmentèrent leur nombre et choisirent si possibles les plus rentables. Cela rappelle les plans quinquennaux soviétiques : une période, on fixa un objectif en nombre de clous ; résultat énormément de petits clous ; le quinquennat suivant, l’objectif fut une production évaluée en poids ; résultat, énormément de très gros clous. Ce qui montre que des objectifs standards et quantitatifs fixés par une bureaucratie, cela ne vaut pas un clou.
Au passage, on voit que l’affaire est devenue totalement étatique puisque le budget de la Sécu est fixé annuellement par la LFSS (1996) voté au parlement comme le budget de l’État. C’est aussi celui-ci qui fixe le niveau des cotisations et qui a créé la CSG (contribution sociale généralisée, créée en 1990 à 1 % sous Rocard, actuellement à 9,2 % pour près de 130 milliards en 2021, censée remplacer les cotisations sociales des salariés pour la Sécu et le chômage) et la CRDS (contribution de remboursement de la dette sociale à 0,5 %). CSG et CRDS sont des impôts, ce qui appuie le fait que la Sécu est totalement étatisée au lieu de nationalisée comme en 1945. On remarque que le pouvoir fiscariote peut augmenter les taux à sa guise (un impôt est toujours plus grand vivant que mort, contrairement au duc de Guise). Autre combine : pour masquer la chose, on l’a appelée contribution au lieu d’impôt ou de cotisation !
Pour zigouiller en douceur un service public, la tactique étatique est bien connue : on lui sucre peu à peu ces moyens pour le rendre inefficace, puis on l’accuse d’être bien moins efficient que le privé, puis on refile tout ou partie de sa fonction au privé. Cette politique (du genre des tranches de salami chères à Staline) de torpillage par petites étapes peu voyantes et masquant la destination visée a été employée par tous les gouvernants soucieux de diminuer les charges du pays pour que celui-ci soit compétitif dans « la concurrence libre et non faussée ». Là, les technocrates-gestionnaires sans imagination, mais avec le projet de convertir de force le pays au SLC, font flèche de tout bois et se surpassent chaque année : augmentation du ticket modérateur, mais en la faisant payer par les mutuelles (le plus souvent des fausses, car ce sont des assurances privées) qui ensuite doivent augmenter leur propre tarif, ce qui, in fine, est payé par l’assuré, suppression de lits d’hôpitaux soi-disant pour faire de « l’ambulatoire », baisse continuelle des salaires en monnaie constante, appel à de médecins »supplétifs » émigrés et low cost, baisse drastique du numerus clausus, mise en concurrence privé/public, paiement de la restauration et de l’hébergement comme dans un hôtel et gestion à la fois préfectorale et de type privée. Ce fut la géniale création en 2010 des ARS, Agences régionales de Santé, qui fixent les normes de saine gestion financière à appliquer par les gestionnaires qui administrent les hôpitaux et la santé. Ce fut extraordinaire, car maintenant nous avons davantage de « stratifs », de type préfectoral, c’est-à-dire aux ordres, dans la santé hospitalière (qui se moque de la charité et des relations sociales enter soignants et avec les patients, car cela n’est pas compté dans les procédures) que de personnel soignant ! Mais Mme Bachelot, ex-ministre des ARS ; est contente et parade avec humour sur « les étranges lucarnes ».
Ce qui est très frappant dans cette belle histoire, c’est que toute anticipation, planification, projection dans le futur a disparu. C’est normal parce que la politique néolibérale pro SLC consiste en ce que tout doit fonctionner automatiquement et tout seul, en tant que marché efficient et autorégulé, sans intervention étatique ; c’est la politique du chien crevé au fil de l’eau chère à Metternich, au Dr Coué et à M. Queuille. C’est pourquoi, nos hauts fonctionnaires n’ont pas anticipé que les techniques évoluaient (plus complexes et plus chères), que la durée de vie augmentait, que la chimie, la malbouffe, la pauvreté et la pollution créaient des maladies, que la destruction de la nature donnerait des zoonoses. Ou, s’ils l’ont entrevu, ils ont mis cette poussière sous le tapis en se disant que les malades paieraient, car la santé, c’est trop précieux. Ils ont aussi tout fait pour que les pollueurs ne soient pas les payeurs de peur d’attenter à la sacro-sainte compétitivité. Jamais, les entreprises et les agriculteurs productivistes ne sont mis à contribution pour compenser les dégâts de leurs progrès. Donc, ni anticipation, ni planification ; du nez au vent et de la taxation qui sont les deux mamelles actuelles du pouvoir.
Ce qui devient aussi évident, c’est que c’est le seul but poursuivi est de faire diminuer les dépenses en rationnant les activités et, notamment, en ayant un personnel et des médicaments low cost. Ce qui produit d’énormes dégâts jamais envisagés. Par exemple, avec les salaires comprimés (comme pour tous les salariés publics ou privés), le recrutement devient très difficile et encore plus si on rend en compte les conditions de travail. En outre, les laboratoires pharmaceutiques, même le Français Sanofi, préfèrent vendre ailleurs où leurs médicaments sont mieux payés, ce qui crée des pénuries en France dont on a promis qu’elle redeviendrait souveraine en la matière !

Agriculture et « normes »

Classé dans : politique — 25 novembre, 2024 @ 8:34

L’Europe a truffé son territoire international de normes pour le moins insuffisantes, quand elles ne sont pas spécieuses, voire plus sottes que grenues, afin de favoriser ou non telle ou telle activité. C’est particulièrement net en agriculture (voir la taille des concombres) et la France en a surajouté. Ce qui frappe, c’est leur caractère favorable au productivisme sans qualité et à la grande chimie des pesticides, herbicides, fongicides, aux néonicotinoïdes, aux perturbateurs endocriniens (parabènes, phtalates bisphénol A) plus les engrais azotés. C’est sans doute qu’il ne faut pas faire de peine à Bayer (qui vient de racheter Monsanto, malgré ses procès, pour 50 milliards) et BASF. Rappelons que ces deux firmes furent fusionnées sous Hitler pour donner IG-Farben qui produisit le Zyclon B, de sinistre mémoire. Monsanto, firme néolibérale s’il en est, a inventé le mouvement et la vente perpétuels, car elle vend du maïs OGM ( ce qui dépasse le vœu de Descartes d’être maîtres et possesseurs de la nature, puisque dans ce cas, les OGM sont des créations ni divines ni naturelles), qui résiste à l’herbicide qu’elle vend en même temps » et les semences de son maïs miraculeux pas !
Ce n’est pas le plus grave, car les normes orientent la façon de produire, la nature des produits (qualité, nocivité) et déséquilibrent mine de rien la concurrence qui est pourtant le mantra de l’UE. L’UE laisse faire les entreprises agricoles d’élevage en batterie (poulets, œufs, vaches, cochons). Ces élevages, qui atteignent des chiffres extravagants d’entassement des pauvres animaux (100 000 poulets, 10 000 porcs, 20 000 bœufs) dans des cages étroites et sur caillebotis, qui utilisent force antibiotiques, hormones de croissance, chlore pour laver les carcasses, ne font pas l’objet de normes substantielles d’interdiction pure et simple. L’UE se moque du bien-être animal, des conditions de vie des bêtes, de la santé de ceux qui les mangent. Ou Bruxelles, qui ne cultive pas que des choux, mais a ses chouchous (devinez lesquels ?), vaut signer le traité dit du MERCOSUR, lequel contient le Brésil où pour produire de la viande et du soja et du maïs à bas prix on incendie la forêt amazonienne. Il n’y a sans doute pas besoin de normes écologiques ni sur le déboisement ni sur la distance à parcourir.
En réalité, avec ce type de normes, l’UE piétine les efforts immenses à faire pour sauver le climat en appliquant le principe de Ricardo. Ce principe, purement financier, est : pour abaisser le coût du travail, puisque ces guenilles d’ouvriers mangent, il suffit de diminuer le prix de ses subsistances (obtenir la loi d’airain des salaires chère au tudesque Ferdinand Lassalle). On en déduit aussi que l’Europe milite pour un double marché : celui de la malbouffe low cost et dangereuse pour le bas peuple des premiers de corvée et de plus faible espérance de vie et celui de la bonne qualité réservée aux happy few qui peuvent l’acheter chez Fauchon.
Il est « en même temps » occulté que la ferme productiviste, si chère à la FNSEA et à la PAC, supprime les petits agriculteurs faisant du bio, du sain, du bon et donc de la qualité. C’est ainsi que, par le biais des normes productivistes et favorables aux chimistes, l’UE a déjà presque tué la petite paysannerie française au profit des kolkhozes de l’ex-RDA. C’est facilité par l’utilisation de « travailleurs détachés » (directive Bolkenstein de 1996) payés avec une fronde, logés dans des hangars façon stalag, et voyant leurs « gages » amputés par le prélèvement de leur loyer et de leur bouffe. C’est une bonne illustration de ce que l’on peut faire, en bon néolibéral pro SLC pour mener dans la course folle au moins-disant. L’Allemagne est évidemment pour le Mercosur : elle vendra sa chimie, ses bagnoles, ses machines-outils et elle ne craint pas la concurrence pour son agriculture qui ne produit pas les mêmes choses que dans les pays d’Amérique latine…

Les hauts fonctionnaires français, fiscariotes et normalisateurs (c’est plus facile de contrôler s’il existe des standards) ont trouvé les bons moyens pour tuer eux aussi la petite agriculture française ; des normes favorisent, par exemple, Lactalis qui peut produire des fromages plâtreux avec du lait importé à bas prix (des prim’holstein qui pissent 12 000 litres de lait sans assez de matières grasses par an) parce qu’ils ont manipulé les labels d’AOP (via l’INAO !) et parce que Lactalis a racheté les anciens producteurs pour remplacer leur produit (par exemple du camembert) par ledit plâtre tout en gardant leur nom sous les yeux bienveillants du pouvoir.
Dans les normes françaises ajoutant que les lois EGALIM (déjà 3, ce qui dit le sérieux de ces lois qui prétendent faire rémunérer l’agriculture au juste prix sans modifier les rapports de force entre paysans, coopératives, fournisseurs, grande distribution) sont gentiment violées parce que, grâce à l’Europe, la grande distribution a ouvert des centrales d’achat hors territoire français. Elles peuvent ensuite, en France, exiger de leurs fournisseurs des prix de marché européen ou mondial ; les fournisseurs se retournent alors contre les agriculteurs et leurs coopératives pour exiger aussi des prix de plus en plus bas (ce qui sera aggravé par le Mercosur). Conclusion : les agriculteurs sont la variable d’ajustement des prix agroalimentaires. C’est ainsi que M. Leclerc, le pape des bas prix en faveur des consommateurs, plombe la concurrence en oubliant de dire que la plus grosse part de la différence va dans les poches des centres Leclerc et pas dans celle des acheteurs.
Et voilà pourquoi, faute de grives et avec des normes, l’agriculture n’est plus muette. Il va de soi que cet exemple pour illustrer le rôle néfaste des normes quand elles sont « embedded » (embarquées) par les néolibéraux afin de servir le SLC et le profit.

Le système libéralo-capitaliste comme « formation sociale » historique et locale

Classé dans : politique — 26 octobre, 2024 @ 11:22

Non, le SLC n’est pas perpétuel ni universel, non il ne correspond pas à une nature humaine immuable et fondée sur l’intérêt individuel et égoïste. Il est historique et géographiquement localisé dans son origine, même s’il s’est étendu sur toute la planète. Non, il n’est pas une simple collection d’individus en interaction, car avant les personnes et leur famille, il existe des structures sociales et collectives comme la langue, la culture, la division du travail. Non, la propriété n’est pas une catégorie générale pour l’esprit humain ni un fait social universel. Non la logique calculatrice du SLC n’est pas la seule pertinente pour faire des choix. Non, l’économie n’est pas située en surplomb et en dehors des autres structures sociales, notamment des politiques et des cadres instituées en place. Non le SLC n’est pas la paix apportée par le « doux commerce » comme cela a été promis pour faire croire à l’UE. Bref, c’est une « formation sociale » historique et contingente, évolutive, modifiable suivant les pays, les climats, les mœurs, les religions, les techniques, les conceptions du monde, les ressources disponibles…
Mais une formation sociale forme système et c’est un « fait social total ». Il s’y trouve des domaines ou sphères d’action, des fonctions à assurer, des valeurs à respecter, des représentations et des façons de penser, des institutions perçues comme allant de soi, des acteurs sociaux en compétition, des moyens et des ressources mobilisables, des besoins à satisfaire, des désirs à combler, des conflits à réguler, des coordinations à monter, des hiérarchies liées à la division du travail et organisant des différences de pouvoir, etc. Avant les individus, il existe donc du collectif au contraire de ce que disait Mme Tchatcher : « there is nothing such a society ». Voyons un peu mieux tout cela :
• Des dimensions d’action et des fonctions
La sphère économique vise à répondre aux besoins et aux désirs de consommation, aux nécessités vitales (se nourrir, se vêtir, se déplacer, se loger, communiquer. Pour cela elle utilise les ressources naturelles qui, aujourd’hui, ne sont plus perçues comme illimitées ou renouvelables sans cesse. La rareté peut régner et c’est du reste le fondement de la théorie économique de l’utilité marginale (école néo-classique), ce qui peut amener à la compétition concurrentielle pour l’accès aux ressources. Elle concerne la production, la circulation des biens ou services et des producteurs, la consommation et les moyens d’échange comme la monnaie. Dans le SLC moderne, la production a été supplantée par la finance qui conduit à deux horreurs : le calcul coût/bénéfice pour toute décision (règne de la quantité, de la monétarisation, de la marchandisation de tout, de la spéculation financière, de l’économie-casino, de la « pub » pour pousser à consommer, etc.).
• La sphère politique est censée s’occuper des décisions qui structurent l’avenir et le fonctionnement d’une communauté politique de destin, qui définissent le bien commun, qui fixent les orientations essentielles pour la coordination d’ensemble de la société, les finalités collectives. Le politique fixe ces fins, généralement gravées dans la Constitution, la politique, reste al gestion à court et moyen terme des conflits et de la représentation.
• Le droit procure les règles du jeu, les possibilités et contraintes de l’ordre public, les conditions et les normes de la sécurité (physique, sociale, économique, sanitaire. Il formalise et structure les valeurs en cours dans la société, il médiatise et équilibre les rapports de force. Il gomme en partie les injustices et inégalités sociales. Il définit les droits de participation politique, les droits-libertés, les droits-créances des individus et des groupes sociaux.
• Les institutions sont ce qui est durable et a été retenu par l’histoire comme principes et normes valables pour tous, comme, en quelque sorte, axiomes et idéaux régulateurs communs, considérés comme légitimes. On y trouve en régime SLC: la Justice, la liberté et la démocratie, le respect du droit et de l’autorité, l’égalité des chances comme fondement du mérite, la propriété (en principe acquise par le travail), la neutralité du politique, les marchés concurrentiels, le primat de l’éducation-instruction. Ces principes et valeurs sont « en même temps » portés et actés par des organisations.
• Les structures en système libéralo-capitaliste, sont des cadres d’action volontaire organisée en division du travail, des fonctions et des rôles à tenir (divisions sociale, politique, économique, technique). En régime SLC (notamment), la stratification sociale est inégalitaire, asymétrique, dominatrice et exploiteuse. Car le SLC, en tant que système de domination et d’exploitation tant des humains que de la nature, est fondé sur l’inégalité. En effet, sans elle, il n’existerait plus ni mérite ni égalité des chances. Le centre d’exploitation a besoin à la fois de soutiens et d’alliés plus ou moins bien récompensés ou gourmands et d’exécutants à faire trimer pour en extraire une plus-value collective un surplus à monopoliser. En outre, une hiérarchie doit être considérée comme une échelle de perroquet où chacun se situe et peut espérer monter ou se différencier, se distinguer du vulgum pecus. N’oublions pas que la colonisation a aux dirigeants de se débarrasser de « la racaille », laquelle a émigré en se croyant supérieure aux colonisés. Pour être bien dans sa peau, le « déplorable » (Mme Clinton) a besoin de quelqu’un de plus bas que lui dans l’échelle sociale afin de le mépriser et conserver son estime de soi (son amour-propre disait Rousseau). La hiérarchie est « en même temps » une échelle de distinction et de reconnaissance sociale, chacun ayant besoin d’avoir une identité socialement reconnue.
• La culture forme un ensemble complexe qui cadre et oriente les comportements, les relations, les interactions. Il s’y trouve des valeurs spécifiques, dans leur nature et dans leur dosage ou ordre de priorité, à chaque société ou groupement : dans le SLC, ce sont la liberté, la propriété, l’égalité des chances et le mérite. La culture, au sens sociologique, regroupe les valeurs, les us, coutumes, traditions, normes, représentations et conceptions, façons de penser (en SLC : le calcul d’optimisation, en général financière, des intérêts), connaissances et savoirs théoriques ou scientifiques, voire idéologiques, opinions communes (doxa). La culture procure les justifications de défense de l’ordre sociopolitique institué. La culture a donc toujours et partiellement un contenu idéologique et un aspect de luttes sociales pour l’hégémonie des représentations ad hoc des choses et de l’ordre établi.
• Les acteurs sociaux sont nombreux, variés ; ils ont des intérêts et des valeurs contradictoires. Il est impossible de les sérier tous et nous nous contentions de dire qu’il en existe deux grandes sortes : ceux qui sont satisfaits du système en place, ceux qui ne peuvent pas s’en contenter.
1) Les bénéficiaires du régime SLC
Ce sont, par exemple, les organes de charité et ONG ou associations qui prospèrent avec l’insécurité, la pauvreté, la précarité, les guerres. Itou pour les curetons de tout poli qui promettent la sérénité et le bonheur dans un monde meilleur. Nous y trouvons tous les membres de professions à la fois inutiles et nuisibles, mais poussant à la culture SLC de gaspillage et d’ostentation, à la compétition pour se distinguer : pubards, communicants, traders, banquiers et avocats d’affaires, financiers et spéculateurs, divertisseurs à la Hanouna comme dans les Télés qui « vendent du temps de cerveau disponible et détournent des vrais problèmes pour amuser. On y assimile maints journaleux, publicistes, idéologues stipendiés, économistes mainstream, juristes légitimistes ou légalistes. Certes y figurent tous ces patrons et cadres dirigeants qui travaillent pour les actionnaires et la rentabilité des fonds d’investissement, de retraites par capitalisation et des multinationales. D’y rassemblent aussi tous les comptables, les auditeurs, les consultants des cabinets de conseil, les agents de benchmarking, d’évaluation et de notation. On y trouvera tous les responsables d’écoles privées enseignant le commerce et le management. Tous les membres de la répression judiciaire, chats fourrés, poulagas, militaires, salariés de l’armement. Les politicards corporatifs. Les hauts fonctionnaires normalisateurs, centralisateurs, fiscariotes et le plus souvent (pour être promus ou décorés ou planqués) au service de n’importe quel pouvoir, dont les pantouflards et autres spécialistes des « protes tournantes ». Cela fait du monde : avec leur famille, au moins 25 % de la population.
2) L’énorme classe des exploités et dominés dudit SLC : salariés, ouvriers, employés, petits fonctionnaires, artisans, petits commerçants, chômeurs, femmes, LGBT, « colored people », exclus en tout genre… Tous ces gens-là forment une majorité (en soi) qui peut être unie (pour soi) par la similitude des situations d’exploitation et de domination dans « une chaîne d’équivalence » (Laclau et Mouffe) qui permet de dépasser l’émiettement de la « multitude » de Negri. Orémus.

Avec la guerre économique pro SLC, le saccage Mercosur de l’UE continue

Classé dans : politique — 24 octobre, 2024 @ 10:00

L’UE ordo-libérale, dirigée par les gouvernants doryphores, va bientôt approuver le traité international de commerce dit du Mercosur, instruit par die Grosse Kommission de Bruxelles depuis des lustres. C’est comme si c’était fait, car il suffit d’avoir la « majorité qualifiée » lors du vote du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. Vas-is-tas, comme on dit dans la langue de Goethe ? C’est une lucarne ad hoc, comme dirait le capitaine ami de tintin, qui permet aux Doryphores d’imposer leur volonté à tout le monde : il suffit que les votants représentent 55 % des pays (15 sur 27) et 35 % des populations regroupant au moins 4 États membres (il suffit aux Frisés d’avoir l’accord de 2 autres pays. Ces conditions sont aisément réalisées au profit des Chleus qui ont dans leur poche les pays luthériens austéritaires du Nord plus l’Autriche (l’anschluss a l’air de toujours exister) et ses obligés (venus dans l’UE dès 2004 pour pouvoir y délocaliser et, en sens inverse, y accueillir des « travailleurs détachés » payés avec une fronde grâce à la directive Bolkenstein de 1996) et clients (au sens romain). Donc l’UE et la France vont se retrouver avec le Mercosur dans les bras. Ce traité favorise de façon éhontée l’industrie teutonne (bagnoles, machines-outils, chimie des engrais et des pesticides au détriment de l’agriculture de qualité et non productiviste (France, Italie, Espagne, Grèce) ou bas de gamme (Pologne). Certes la France peut refuser l’application du traité sur son territoire, mais il sera appliqué dans le reste de l’Europe teutonnifiée.
Ce traité va achever l’agriculture française au moment même où elle va se rebeller à nouveau, car les précédentes promesses macroniennes et attaliennes n’ont pas été tenues et car les agriculteurs ont subi les avanies climatiques (inondations et sécheresse). Or, ce traité, même non signé par la France, entraînera une possible triple catastrophe : sur les prix qui vont baisser (Lactalis se frotte déjà ses avides paluches) et sur la non-application des normes sanitaires et de toxicité (absence probable d« clauses miroir : les importations devraient obéir aux normes européennes ou françaises) et contentieux jugés par des « organes » privés comme le tribunal des différends de l’OMC.
• Même si la France reste en dehors du traité, les prix vont baisser en Europe ( soja ou maïs produit sur d’immenses haciendas ayant brûlé les forêts ; itou pour un élevage extensif ; productivité accrue par l’emploi de pesticides interdits, le lavage des carcasses de bœuf au chlore, de poulets à javel, usage d’œstrogènes, de médocs, d’antibiotiques dans des élevages industriels, cette baisse des prix est voulue parles Fritz au nom du vieux principe de Ricardo : si les prix de l’alimentation diminuent, alors les salaires, dits de subsistance (Adam Smith et Malthus), peuvent baisser. Or, la France est tenue par l’UE d’accepter les échanges avec les autres pays d’icelle, ce qui leur permet, en changeant les étiquettes, de faire passer, par exemple, du bœuf Mercosur pour de l’élevage bien de chez eux !
• Comme un pays européen peut produire du transformé à partir d’importations low cost et apposer alors sur sa malbouffe une étiquette « made in Germany » ou « in Poland », la France sera obligée d’accepter, sauf à installer une douane interne très sophistiquée et coûteuse. Surtout si, comme c’est prévisible, il n’y a pas de vraies clauses miroir dans le Mercosur ! Vive les futures lasagnes au bœuf chimique et les œufs au fipronil.
• Supposons que la France refuse un produit transformé et frelaté venant d’un autre pays d’Europe. Qui va régner le conflit ? Un tribunal UE infesté de pro Teutons ou un arbitrage constitué de juges commerciaux et néolibéraux ? C’est la bouteille à l’encre et dans l’incertitude, il vaut mieux s’abstenir.. Las, dans l’UE, sans souveraineté, la France ne le peut plus.
On doit noter que Macronescu a déjà fait semblant de s’opposer en paroles verbales au Mercosur, notamment lors du mouvement des agriculteurs de février-mars 2024. La FNSEA ayant vu ses exigences productivistes respectées et les petits agriculteurs ayant été séduits par des promesses, stoppées net par la dissolution de la chambre par Mac-Tron, le mouvement s’était arrêté. Depuis, on n’entend plus Macronescu, qui, en douce et pour complaire au couple franco-allemand (un percheron boche et une alouette francaouie), a sans doute décidé de ne plus s’opposer au Mercosur. Las, les tracteurs ressortent et les détracteurs sont devenus légion. Las, cela sera sans effet, car l’UE a été bétonnée de façon qu’on ne puisse pas s’opposer à l’ordo-libéralisme tudesque. Il faudrait que, auparavant, la politique française soit sortie du Tout-SLC. Orémus.

La France n’a plus de pognon

Classé dans : politique — 22 octobre, 2024 @ 3:13

C’est pourquoi le nouveau fiscariote, le grand Barnier, cherche 60 milliards pour abaisser le déficit du budget 2025, sachant que celui de 2024 est passé de 4,4 % prévus à 6,1 % comme par magie ou envoûtement macronien. Pourtant, pour trouver du fric, il n’est pas besoin de la santeria cubaine, du candomblé brésilien ou du vaudou haïtien. Il suffit de se creuser les méninges, chose difficile pour un énarque formaté au SLC, et de renoncer au néolibéralisme anglo-saxon ou à l’ordo-libéralisme tudesque qui sévit dans l’UE. Donnons-leur quelques idées.
• Reprendre une grosse partie des 160 à 200 milliards annuels de subventions ou de niches fiscales ou sociales accordées aux patrons au nom de la compétitivité. Notamment, il faut supprimer le crédit impôt-recherche (environ 7 milliards) donné à toutes les boîtes censées pourtant embaucher des chercheurs. Il faut aussi n’accorder des baisses de cotisations sociales qu’aux entreprises exportatrices sur le modèle du remboursement de la TVA à l’export. On peut sans doute récupérer la moitié de ces sommes qui ne conduisent pas à l’investissement, mais à doper les profits.
• Supprimer la flat tax Macronescu à 30 % (tout compris) sur les revenus financiers.
• Créer un emprunt perpétuel et forcé (à 2 % de taux d’intérêt) sur les patrimoines de plus de 150 000 euros ; rendre le barème IRPP bien plus progressif et avec une tranche à 60 % ; moduler la TVA : 0 % pour les produits de nécessité, 100 % pour les produits de luxe
• Créer une taxe kilométrique progressive sur les parcours des marchandises : 0 % sur moins de 100 km à 100% pour plus de 1 000 km et 200 % pour plus de 4 000. Cela soulagera la planète et procurera du fric.
• Créer une taxe compensatoire sur les importations pour compenser les différences de normes, de prélèvements sociaux afin d’égaliser la concurrence entre nous, les pays low cost et surtout ne taxant rien, par exemple pour les pesticides ou l’absence de normes écologiques ou faisant du dumping fiscal, chose très pratiquée dans l’UE alors que celle-ci ne vise que la Chine.
• Créer une monnaie interne, mais convertible en euros. Cette monnaie, essentiellement de crédit, circule sous forme de lettre de change au sein d’un réseau mutuelliste d’échangistes œuvrant en France. Les exportateurs y versent leurs devises ; les importateurs les utilisent pour payer leurs achats tant que le solde est positif. C’est donc une sorte de ré-instauration du contrôle des changes. Cette banque fait des avances au pays. Elle le peut puisqu’elle n’est pas d’État. C’est la combine des Doryphores pour faire financer leurs industries par des banques régionales et des caisses d’Épargne qui ont été soigneusement exclues de la prétendue union Bancaire européenne qui a satisfait le zident Guimauve le Concurrent, alias Zizi rider !
• En finir avec les prédations de la finance sur les entreprises et les particuliers ; séparer banques d’affaires et de dépôts ; interdire les produits financiers spéculatifs et qui, surtout, transfèrent les créances sur des non-responsables des dettes (genre titrisation), plafonner les taux d’intérêt ; interdire les taux usuraires (détail amusant ; ce sont les fiscariotes qui fixent actuellement le taux d’usure et ils le fixent bien trop haut !).
* Supprimer un gros tiers des excellences inutiles, et même nuisibles, car elles normalisent et taxent à l’envi, que sont les hauts fonctionnaires, qui plus est « pantouflards» et dépourvus du sens de l’intérêt général ; abolir toutes les agences compradores (CRE, CSA, etc.) qui sont en fait truffées de représentants des intérêts privés, qui coûtent un « pognon de dingue » et qui, surtout, indiquent une politique favorable aux intérêts privés. Sortir les dépenses de pub et de com des coptes d’exploitation (ça diminue les bénéfices taxables et ça pousse ua gaspillage) et les faire payer sur les bénéfices après impôt.Faire payer les pollueurs, les producteurs de pesticides et de produits chimiques nuisibles au lieu de faire payer leurs dégâts par la Sécu.
• Recréer de l’industrie et de l’agriculture souveraines en y affectant une grosse part de l’énorme épargne privée nationale. Cela créera des emplois et des taxations supplémentaires.

Tout cela devrait procurer assez de pognon pour rééquilibrer les comptes qui, comme on l’oublie, forment un système de dépenses/recettes. Il suffit de vouloir sortir de la concurrence über alles qui favorise tant les Teutons.

Comment le néolibéralisme et l’étatisme sabotent-ils les biens communs ?

Classé dans : politique — 22 octobre, 2024 @ 8:29

Les salopards et politicards néolibéraux (notamment dans l’UE ordo libérale et doryphorisée) livrent aux marchés du SLC tout ce qui peut obéir au principe général : socialiser les pertes (à faire payer par les moins riches) et privatiser les profits. Nous allons le montrer avec l’exemple de l’assurance. Tout ce qui peut rapporter du pognon doit être confié au privé qui, c’est bien connu, gère mieux nos affaires que le public même avec le profit et les frais concurrentiels de publicité et de communication ou de gestion en plus.
Pourquoi l’assurance (notamment pour la santé, ce qui fut fait autrefois avec la Sécu socialisée et gérée par des représentants du travail avant les ordonnances de Charlot en 1959 puis l’ONDAM, le PLFSS et la CSG-RDS, ce qui l’a étatisée complètement), est-elle un bien commun ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’assumer la Sécurité sociale qui l’est. En effet, il ne peut y avoir de bien commun, de cohésion sociale si la sécurité de chaque citoyen ou habitant n’est pas assurée. Les droitiers et prétendus libéraux le savent très bien, mais ils ne songent qu’à l’ordre public, à la sécurité des biens et des personnes qu’ils disent être « en même temps, perturbés par l’immigration. Un bien commun n’appartient à personne, sûrement pas à l’État ni au business privé. Il doit être socialisé, c’est-à-dire géré en mains communes et fédéré, non étatisé ni privatisé. Cela se voit très facilement si l’on examine les conséquences de l’étatisation ou de la privatisation.
• L’Étatisation
Un bien commun étatisé sert aussitôt de vache à lait aux fiscariotes qui nous gouvernent. On peut même dire que plus le bien est indispensable pour tous (l’eau, l’électricité…), plus il devient une ressource fiscale à l’instar de la gabelle d’autrefois, impôt sur le sel, élément indispensable alors à la préservation des aliments ! Cela ne rate jamais ; par exemple, les cotisations sociales à la Sécu sont devenues un impôt, que les gouvernants gèrent à leur guise, avec la CSG (1 % chez Rocard, son créateur, 8 maintenant, à quoi il faut ajouter la RDS, soit près de 10 % en tout). On a pourtant gardé, pure manipulation de la langue, le doux mot de cotisation. Autre exemple : l’assurance immobilière étant un bien commun, le pouvoir l’a assortie d’une taxe pour payer les dépenses liées aux catastrophes soi-disant naturelles (en fait liées à l’impéritie des pouvoirs publics et à l’exploitation capitaliste de la planète). Naturellement, le taux peut en être manipulé à l’envi par les fiscariotes étatiques. Comme il n’est pas obligatoire pour un propriétaire de s’assurer (alors que cela l’est pour les locataires !), cette taxe ne fait pas partie des prélèvements obligatoires ; c’est donc une recette « convéniente » », comme on dit à Marseille, pour le pouvoir qui comble en partie l’écart vertigineux entre les 57 % du PIB de dépenses publiques et sociales et les 46 % de prélèvements obligatoires (actuellement 6 points de cet abîme sont compensés par le déficit budgétaire). Gageons que, avec le réchauffement climatique, cette taxe se développera à l’infini. On sait aussi que les taxes en France sont elles-mêmes assujetties à la TVA, ce qui fait que les deux augmentent simultanément comme les taxes sur les indispensables carburants ! Super banco. Du reste, les gouvernants s’ingénient à créer des marchés factices en créant des obligations, non obligatoires pour tout le monde : par exemple, le contrôle technique des véhicules, maintenant en plus des motos et des voiturettes. On a ainsi à la fois des heureux bénéficiaires (les boîtes de contrôle et les prêteurs pour les investissements nécessaires, merci qui ?) et de la TVA. Jack pot. On peut aussi penser que ce n’est pas forcément dans les prélèvements obligatoires puisque nul n’est forcé (légalement ; pratiquement, souvent comme l’ont montré les Gilets jaunes)) d’avoir une bagnole.
Quand un bien commun passe dans les pattes avides du pouvoir, il s’en sert à ses propres fins. C’est ainsi qu’EDF est rackettée par le pouvoir depuis sa création en 1946, par exemple en étant forcée de recruter des copains (par exemple Pink Floch à EDF-GDF, par exemple en voyant ses tarifs sans cesse manipulés par les gouvernants. C’est pour quoi Macronescu a fini l’étatisation de l’assurance-chômage (Tsarkozy avait fusionné Pôle Emploi et UNEDIC de façon à faire payer les moyens dudit Pôle Emploi par les cotisations UNEDIC). l’Ėtat peut ainsi décider de tout, tout seul ! Du reste, il est aisé de constater que Mac-Tron a tenté de tout étatiser, centraliser.
• La privatisation
C’est merveilleux : privatiser un bien commun permet de ne jamais perdre de pognon. Si les dépenses liées à la couverture des risques dépassent les recettes, dès l’année d’après les tarifs sont réajustés pour compenser les pertes. Une assurance privée établit ses primes à la tête du client et des risques qu’il véhicule, mais aussi en « mutualisant » les risques de façon qu’un assuré qui ne fait rien risquer, par exemple en inondation, paie quand même son injuste part au nom d’une moyenne dont l’assureur est seul juge. C’est tout le contraire d’une assurance mutuelle où les risques ne foisonnent pas comme dans le privé (qui appelle mutualisation, ce qui n’est qu’un foisonnement comptable). La mutuelle efface les différences, sauf celle de la valeur du bien assuré ; son tarif est général et fixe ; c’est le même barème pour tous. Comme l’assurance est une précaution nécessaire, son marché est lui aussi nécessaire et juteux. C’est pourquoi l’UE a forcé les vraies mutuelles à se comporter avec les mêmes règles que l’assurance privée !
Les primes exigées par une assurance privée ne sont pas négociables, sont fixées de façon unilatérale par le club des assurances privées, sont évolutives. Elles sont bien plus coûteuses que dans une gestion socialisée et même publique (les USA consacrent 18 % de leur PIB à la santé, la France 11 % et c’est elle que les comparaisons internationales montrent du doigt au nom du « name and shame »). En plus, des frais de gestion (surévalués sans doute dans le privé), il faut payer la pub, la com et les frais de lobbying et de démarchage !
On doit donc, pour sauver les biens communs (eau, énergie, logement, transports, publics, information, télécoms, santé, monnaie, environnement, sous-sol, terres, forêts et mers, etc.), éviter le Charibde de l’étatisation et le Scylla de la privatisation. On connaît une solution depuis fort longtemps : la socialisation dans une mutualisation fédérative où le bien commun est une possession inaliénable en mains communes des acteurs sociaux concernés, autogérée par ses employés, pilotée par un conseil politique regroupant des représentants de tous lesdits acteurs (collectivités territoriales de la commune à la nation, syndicats patronaux et de salariés, associations de consommateurs, associations de défenseurs de la nature). Il faut absolument éviter l’horrible délégation de service public (concession genre compagnies des eaux comme Veolia) à des boîtes privées où le peuple subit une double prédation : celle du profit et celle des « autorités concédantes ». Pour cela, renseignez-vous auprès M ; Santini, maire d’Issy les Moulinex et inamovible zident du SEDIF (syndicat des eaux d’Île-de-France) ; il vous donnera un bon cigare et vous proposera un logement dans les immeubles construits avec le sceau de la Mairie (permis de construire) et dont les balcons s’écroulent. La solution socialisée est proscrite par les néolibéraux au nom de la liberté d’entreprendre, du principe sacré de la propriété et du profit. Tant pis si c’est toujours le peuple qui paie.

Il est possible, voire probable, que Trump soit élu

Classé dans : politique — 19 octobre, 2024 @ 11:22

En effet toutes les planètes sont alignées pour qu’il en soit ainsi :
• Un mode de désignation du président particulièrement absurde ou ad hoc afin de protéger au maximum le monopole du pouvoir. Ce dernier est élu indirectement par un collège de grands électeurs issus des votes des citoyens par État. Par exemple, supposons que la Californie ait 80 grands électeurs et que les citoyens aient voté Trump à 50 % des voix exprimées plus une. Eh bien figurez-vous que les 80 grands électeurs sont comptés comme devant tous voter pour ledit Trump ! C’est ce qui explique qu’un président soit élu même si le peuple a majoritairement voté pour l’autre candidat. C’est ce qui explique l’importance cruciale des « swigging states » (qui « balancent » d’une élection à l’autre ; moins d’une dizaine sur 50 dont l’électorat est stable).
• Une vaste population blanche déclassée, méprisée, peu instruite, devant travailler très dur et souvent avec deux emplois pour survivre (une sorte de SMIC, mais très bas, et des salaires stagnants [d’où la sensibilité à l’inflation] ou fort bas depuis 30 ans), victime de la précarité de l’emploi, du chômage (d’où le suivi intense de celui-ci par les prétendues autorités) et de la chasse aux syndicats et aux syndiqués, concurrencée par une immigration massive (ce qu’instrumentalise Trump). Cette classe sociale est évidemment pleine de ressentiment contre « l’establishment », comme dit Le Pen, père. La fermeture des frontières et la réindustrialisation nationaliste ne peuvent que lui plaire même si ce ne sont que des promesses populistes et démagogiques ; Il n’empêche, l’air du temps est au repli sur les USA, d’où le succès immense du slogan « make America great again » et first. On sait que les démocrates sont aussi pour la défense des seuls USA, y compris contre l’Europe. On en est revenu à la doctrine Monroe d’isolationnisme des USA. Cette Amérique laissée pour compte se rebiffe et lance ses dernières forces dans « la mère des batailles ». Il faut comprendre ce raidissement comme un baroud de fierté blanche contre les populations noires et immigrées accusées d’être aidées (la discrimination positive) à leur place.
• Une alternance en trumpe l’œil, ce qui facilite la position « on a tout essayé », sauf le disruptif Trump, les tous pourris, le ressentiment contre les notables et les bien installés et profiteurs du néolibéralisme.
• Le poids énorme et nuisible des sectes évangéliques dans un pays encore très croyant. Ces sectes d’obédience chrétienne, sont contre l’avortement, la GPA, l’homosexualité, ce que Trump instrumentalise avec profit. C’est un combat culturel : les traditionalistes contre les modernistes ouverts à tout. Naturellement, les élites politiques, démocrates ou républicains, ont toujours pris parti pour les religions et même les sectes, fort loin de la laïcité entendue comme neutralité de l’État vis-à-vis des religions.
• L’opposition flagrante entre des grandes villes très développées, modernistes, néolibérales et souvent démocrates et des espaces ruraux ou rurbains délaissés, considérés comme arriérés, mais défendus par les républicains.
• Les résultats d’une politique éducative très inégalitaire et élitiste au profit des plus riches. Depuis longtemps, l’éducation supérieure est réservée aux enfants de riches (plus un zeste de « discrimination positive ») via des écoles et universités payantes (ce qui fait que la dette étudiante est actuellement une menace analogue aux « subprimes » de 2008). Ce n’est pas tout : les pauvres ont droit à une instruction courte, professionnelle, sans culture générale, sans « humanités », sans contenus de réflexion libre, sans clefs de compréhension du monde néolibéral. Alors, dans l’incertitude et sans moyens de défense, les pauvres se réfugient dans les croyances, les habitudes, le conformisme, l’imitation, le recours aux « hommes forts », aux sauveurs, aux solutions simplistes offertes par la rhétorique trumpienne. De plus, les sans-grade n’ont pas les moyens de déconstruire les mensonges et les fakes news des trumpistes. Ne rions pas, car c’est la voie qu’a choisie Macronescu qui continue de rabaisser l’Éducation nationale, réduite à l’évaluation, la sélection, l’orientation vers les filières courtes, l’aide au privé, la fin des humanités, les formations instrumentales et payantes. C’est très loin des Lumières de Condorcet ou de Rousseau ou de Kant (« semper audere, ose penser par toi-même). Ne nous y trumpons pas, l’ex-ENA, « séminaire de l’aristocratie » (Proudhon) n’enseignait que de l’utile, pas à réfléchir, à innover, à critiquer, à déconstruire les idées et les normes reçues. On en saurait donc accuser le peuple ; s’il est ignorant et calotin, c’est parce que les pouvoirs l’ont voulu ainsi afin de se réserver le pouvoir.
• Déboussolé, mal informé et même pas du tout, voire trompé, le peuple ne voit pas que Trump est un démagogue hyper capitaliste, un défenseur des privilèges des riches. Son recours aux traditions et aux évangéliques n’est qu’un paravent pour sauver le système capitaliste qui dirige les USA depuis 1776 à grands coups d’extermination des Indiens, d’esclavage des noirs et de conquêtes guerrières contre l’Espagne et le Mexique..

La culture néolibérale du Système Libéralo-Capitaliste (SLC)

Classé dans : politique — 19 octobre, 2024 @ 6:51

Il est important d’insister sur la culture, au sens anthropologique, car c’est celle-ci qui oriente les conduites humaines et sociales en procurant les normes et les valeurs de l’action, les coutumes et les traditions, les « habitus », le cadre et le sens des activités et des relations humaines, etc., dans une société (ou un groupement ou une communauté) historique et localisée géographiquement. Ajoutée aux techniques et au type d’action économique, cela nous donne une civilisation particulière. Ce cadre contraint les comportements, ce qui ne veut pas dire les détermine. Il ne fait qu’inciter à un certain conformisme, il fixe des règles, mais ce qui est imposé figure dans le système juridique. Tous les cheminements ne sont pas encouragés, car cela ferait éclater l’ordre social en place. Les personnes s’y plient assez facilement, car c’est ce qu’elles voient et vivent, car ne pas les respecter, c’est se couper de son environnement social, car il est bien plus aisé de se conformer à un ordre établi que d’en dévier, car cela devient une habitude, un rituel, reposants que d’y obéir sans réfléchir. La culture est donc prégnante, mais il reste aux personnes des degrés non négligeables de liberté si elles ne se trouvent pas dans un système social totalitaire. Ce n’est pas le cas du SLC qui est totalisant (il embrasse toutes les activités sociales et humaines), mais non totalitaire ; ce n’est pas un ordre imposé » tant que l’on reste dans une vraie démocratie. Voyons les caractéristiques principales de la culture néolibérale actuelle.
• Le trait fondamental, c’est que c’est un atomisme social, un individualisme égoïste par nature où les liens sociaux encouragés se limitent aux relations intéressées, principalement économiques. Les gens y sont isolés, réduits aux relations de la famille nucléaire ou au comportement individualiste, qui va facilement jusqu’au narcissisme. La culture néolibérale incite à l’individualisme et cela va jusqu’à la compétition. La consommation individuelle est favorisée, car elle agrandit la taille du marché ; de plus l’individualisme narcissique encourage les effets de mode, le gaspillage, l’ostentation, la rivalité via la jalousie et l’envie. C’est un des rôles, nocifs pour le lien social, de la publicité dont la fonction principale est de pousser à la consommation, car produire sans vendre, c’est aller vers la faillite, c’est perdre la bataille de la compétitivité, car plus on vend plus on profite d’économies d’échelle, surtout quand le coût de production est presque nul. Cet individualisme n’a cessé de progresser avec le culte de la santé, de la beauté, du développement personnel, de l’entreprise d’être soi-même. Le SLC n’aime pas trop les communautés, dont les singularités peuvent s’opposer à ses vues universalistes. Mais il les favorise quand même afin de diviser pour régner si elles ne s’occupent pas d’économie politique.
• La culture est hédoniste, matérialiste, profane, a-morale. Les relations entre personnes y sont remplacées par les rapports aux choses. « le fétichisme de la marchandise » y sévit. Le bonheur y est présenté comme satisfaction du plaisir et bien-être. La morale y est reléguée, car elle peut s’opposer à la recherche du bien-être purement matériel, car elle détourne de l’objectif de la maximisation de la consommation. La culture SLC instrumentalise les religions à condition qu’elles ne s’occupent pas d’économie et se contentent de se faire concurrence sur le marché de la crédulité. La culture SLC n’a pas besoin de la morale qui risque de freiner les pulsions de consommation, la course au plaisir. Une morale (des valeurs) de solidarité, de coopération, d’altruisme, d’entraide est nuisible : elle peut pousser à s’unir contre le capital et à ne pas se livrer à la rivalité par l’ostentation narcissique de ses biens. Les critères moraux entravent le calcul économique simpliste de la maximisation des utilités. La morale finit par limiter « le droit à la différence » qui est un des moteurs de la concurrence et de la consommation.
• La culture SLC est un scientisme utilitariste, rationaliste, formaliste, calculateur, financier, productiviste, économiciste, fondé sur « le progrès ». Rein ne se perd, rien ne se crée, tout se calcule sur la base de la rationalité à la fois instrumentale et financière. Le but principal est le rendement fondé sur la productivité et le rapport financier dans les calculs coûts/bénéfices. Pour maximiser les résultats, il faut normaliser, standardiser, modéliser, formaliser les démarches de pensée, les informations, la comptabilité, les calculs de performance, les comparaisons économiques. Il faut moderniser sans cesse. Il faut croître à l’infini, car la croissance profite à tout le monde : il y a plus de richesses à partager sans changer les règles de répartition. Productivisme et innovation sont les deux mamelles d’une société compétitive. Pour ce faire, c’est l’économie qui est la discipline reine.
• La culture néolibérale est agonistique, fondée sur le conflit des intérêts, méritocratique. Elle cultive la concurrence, la compétition entre individus. Elle est darwinienne à la façon de Spencer : ce sont les plus aptes qui survivent et gagnent. Vive les « winners ». Elle glorifie la réussite individuelle qui montre que tel ou tel individu a vaincu les médiocres, est sorti du « vulgum pecus ». La compétition, le conflit sont pour elle le moteur des évolutions positives : croissance, innovation, progrès. Le succès est le signe du mérite, ce qui, au passage, légitime l’égalité des chances comme valeur suprême du néolibéralisme.
• Elle est « libertarienne », subjectiviste, droit-de-l’hommiste. Tout repose sur les droits imprescriptibles des individus, des sujets de droit. Les individus doivent être libres d’utiliser au mieux leurs droits, notamment celui de propriété. La liberté d’entreprendre n’a pas de limites pour les propriétaires, notamment ceux des moyens de production. Toutes les entraves étatiques ou corporatives ou syndicales à cette liberté doivent être supprimées.
• Elle repose sur les inégalités, la hiérarchie, la propriété, le spécisme, le suprémacisme. S’il n’y avait pas de hiérarchie et d’inégalités, la notion de mérite n’aurait aucun sens, aucun débouché ou utilité sociale. Une échelle sociale est nécessaire, car chacun peut s’y situer, apprécier sa valeur sociale et espérer grimper, ce qui est un gage de soumission, sinon d’adhésion, à l’ordre institué. Dans le néolibéralisme, les animaux, la biodiversité, les services rendus (par exemple la pollinisation par les insectes) ne comptent pas. Les humains ont la suprématie en tant qu’espèce ayant gagné « le struggle for life ». Les services donnés par la nature sont gratuits ; l’homme doit « se rendre maître et possesseur de la nature » et cela va jusqu’à pouvoir la modifier comme un Elon Musk et son « transhumanisme ». Le néolibéralisme n’a rien contre le patriarcat qui infériorise les femmes pourvu que ces dernières soient elles aussi des productrices tant d’enfants que de marchandises ou de services.
• Elle se veut neutre, apolitique, universelle. La théorie économique (la vulgate TEG, théorie de l’équilibre général, approche micro-économique) postule que l’économie est une science qui n’a rien à voir avec le politique ; le thème est donc : circulez, il n’y a rien à voir avec la politique, la morale, les conceptions du monde, les religions. C’est bien commode pour les affairistes dont les lobbys ont capté le pouvoir politique.
• Elle est totalisante, systémique, « holiste », unidimensionnelle, car elle concerne et envahit toutes les dimensions du social (l’économie, la politique, le droit, les mœurs, la gestion des entreprises, la gouvernance des pays, etc.). C’est un « fait social total », c’est un système bouclé sur lui-même où tout se tient par interdépendance des dimensions. Et c’est la culture qui légitime le système comme ordre naturel lié à une nature humaine constante : l’égoïsme individualiste et narcissique ainsi que la poursuite des seuls intérêts personnels. Tout y est « naturel » à commencer par la propriété comme liée au travail.

Centre et périphérie

Classé dans : politique — 17 octobre, 2024 @ 6:40

La pensée et la recherche de l’UN indivisible, tout-puissant, comme forme de pouvoir politique universalisable, amène rapidement à une différenciation entre un centre dominateur et expansif et des périphéries subordonnées, dirigées, exploitées. Cependant, une petite partie des périphéries, celle qui assume une collaboration avec le centre, se situe dans un premier cercle, alliée de ce qui la domine, mais en lui offrant en contrepartie une place privilégiée dans l’organisation des rapports entre les dominateurs, le premier cercle des sujets de deuxième ordre et les surexploités transformés en sujets de troisième ordre.
Le plus souvent la relation centre-périphérie prend la forme d’un empire et l’histoire nous en a montré beaucoup comme l’Empire romain, de Gengis Khan, de Charlemagne. Il y eut même des empires avortés comme celui de Napoléon qui n’a jamais compris que la subordination ne pouvait pas reposer que sur la force : il y faut aussi de la convergence d’intérêts et un minimum de respect des dominés. Aujourd’hui, la pax americana comprend 4 cercles d’affidés consentants : les amis fort proches comme l’Allemagne et le Japon, créatures des USA en 1945, et le monde anglo-saxon, puis le cercle des tenants du néolibéralisme économique, à savoir l’Occident et le monde pro-SLC, les partenaires économiques inféodés comme les monarchies pétrolières et gazières, enfin les subordonnés de la sphère territoriale américaine avec la plupart des pays d’Amérique du Sud. Ce vaste ensemble de collusions, de convergences et de dépendances est en train de vaciller avec la formation du grand Sud, la puissance de la Chine et de son propre réseau centre-périphérie, l’opposition de l’empire russe, l’agonie du Système libéralo-Capitaliste (SLC). Le plus important est qu’il s’établit une relation assez durable, quoiqu’instable, entre une direction unitaire puissante et des acteurs subordonnés insérés dans une hiérarchie des rapports entre eux.
On doit noter que la relation centre-périphérie est aussi un grand classique du colonialisme, dont le degré de domination dépend de la collaboration des élites et des notables locaux, ce qui suppose que le colonisateur laisse au colonisé suffisamment de libertés politiques et arrose assez les collaborateurs. La relation de domination entre centre et périphérie est évidemment empreinte de machisme et ressemble beaucoup à la domination masculine sur les femmes. Dans les deux cas, nous sommes en face d’un rapport de forces entre forts et faibles (présumés).
L’État-Un, la domination, le sexisme participent de l’autoritarisme qui est, en fait, la manifestation de la peur de n’être pas obéi ressentie par les personnages dirigeants. C’est un mécanisme e défense de ceux qui craignent de ne pas mériter l’autorité via laquelle les assujettis reconnaissent el droit légitime de commander. L’autoritarisme camoufle le manque d’autorité respectable et respectée. L’autorité est remplacée par le pouvoir : je commande parce que je suis le plus fort. On croirait que la démocratie (à condition qu’elle soit réelle) remplace le manque d’autorité. Il n’en est rien, car celui-ci a été compensé par « l’argument d’autorité » auquel recourent désormais les experts, les « sachants », les technocrates qui peuplent les Etats-Un des démocraties représentatives, mais toujours unitaires pour gommer la volonté des peuples.

Le « couple » franco-allemand

Classé dans : politique — 16 octobre, 2024 @ 11:24

J’ai entendu le directeur du POINT dire à la télé que la France en ne respectant pas les critères de convergence (ceux de Maastricht : 3 % de déficit par rapport au PIB et 60 % de dette publique) démolissait l’euro et ruinait la Doryphorie. Une telle bitonnade (je ne dis plus couillonnade, c’est machiste) laisse pantois, tant c’est l’inverse qui se produit. En effet, les déficits français font que l’euro est assez faible, notamment par rapport au dollar, ce qui dope l’industrie teutonne, car si l’euro était encore plus fort, les prix à l’exportation des produits boches seraient plus élevés. L’Allemagne a donc intérêt aux frasques francaouies.
Notons aussi que les déficits français soutiennent la demande solvable intérieure, ce qui profite à l’industrie teutonne qui a pu ruiner la Française grâce à la politique de l’UE, laquelle est calquée sur l’ordolibéralisme tudesque. M. Genelle devrait dessiller son regard germanophile de cryptocollabo afin d’essayer de comprendre pourquoi l’Allemagne fait 250 milliards d’excédent commercial (soit bien plus que les 6 % du PIB autorisés par Bruxelles qui, pourtant, n’a jamais sévi) et la France plus de 100 de déficit en moyenne sur plusieurs années. De plus, tout déficit entraîne un flux contraire d’apports de fric étranger, ce qui permet aux Teutons d’acheter pas cher du capital français ou d’investir en France (idem en Grèce, en Espagne, dans l’immobilier touristique).
Faut-il rappeler que l’ordolibéralisme tudesque inscrit dans les directives de Bruxelles est fondé sur la concurrence absolue et illimitée qui favorise (Genelle devrait lire List) la concentration des économies au profit du plus puissant et du plus compétitif, à savoir la Fritzie.
Faut-il rappeler que la Chleuie mène depuis toujours une politique de cavalier seul, non coopérative (lois Hartz en 2 004, TVA sociale de die grosse Angela, Travailleurs détachés, extension de l’UE à l’Est européenne pour y délocaliser, y externaliser ses industries, pour y acheter low cost). Qu’elle sape les avantages compétitifs français (électricité nucléaire, agriculture) depuis longtemps. Que Bruxelles, piloté par l’Allemagne qui y a placé ses pions (3615 Ursula, ses amis d’Europe du Nord luthérienne, ses obligés d’Europe de l’Est), favorisé par la règle de la « majorité qualifiée dans les prises de décision au Conseil européen (ce qui lui est assuré par ses copains), prépare des traités internationaux de commerce en faveur de l’industrie tudesque (chimie, bagnoles machines) contre l’agriculture du sud, le dernier en date étant le Mercosur.
Mais les dirigeants francaouis sont sûrement contents de cette domination teutonne : ils peuvent exciper de la contrainte extérieure (c’est pourquoi ils ont accepté toutes les exigences tudesques, notamment pour la BCE et l’euro) contre leur propre peuple ; ils pensent pouvoir tricher ; ils espèrent des postes dans l’UE une fois hors du pouvoir en France ; ils adorent être félicités par les autres de leur bonne adhésion au néolibéralisme, car ils font partie du club. Las, ils sont sans doute allés trop loin et, la Vert-de-Grisie, elle-même en difficulté, se met à modérer son soutien. Las, Hans a tique et se gratte.
Le couple franco-allemand est donc une relation dominateur/dominé consentant, sado-maso (je dirai presque sauteur/sauté) pour ce qui est de son côté cour. Côté jardin, il s’agissait de faire croire aux 25 autres pays que le couple était uni et solide. Las, cette duperie est en train de faire long feu, à cause de l’agonie du SLC, de la fin de la suprématie occidentale, du retour du nationalisme US, du regain des impérialismes protectionnistes et nationalistes. L’entente cordiale, soit un percheron boche et un roitelet francaoui se meurt, mais Macronescu s’y raccroche comme à une bouée de sauvetage. Orémus.

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